CAFI Sainte-Livrade-sur-Lot, lieu de mémoire




Malgré les rénovations, les anciennes barres militaires dans lesquelles ont vécu plusieurs générations de rapatriés sont toujours debout .

Depuis le 29 juin 2012, une partie du Centre d’accueil des Français d’Indochine (Cafi), dit le camp du Moulin du Lot a été inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. En octobre 1935, de nombreux paysans sont expropriés et leurs terres vont servir de cantonnement aux ouvriers qui devaient construire une immense poudrerie sur la rive gauche entre Casseneuil et Sainte-Livrade. Le projet est abandonné pendant la Seconde guerre mondiale et le Moulin du Lot devient un camp militaire avant d’accueillir - après les accords de Genève sur le Vietnam signés en juillet 1954 - les Français d’Indochine rapatriés d’Asie. 1 700 personnes (il n’y avait à l’époque que 3 500 habitants à Sainte-Livrade-sur-Lot) s’installent dans ses baraquements qui n’ont même pas l’eau courante. Certains y vivent encore même si, depuis 2008, la mairie (propriétaire des lieux depuis 1981) a entamé une réhabilitation. 

C’est la mairie qui, en 2009, a sollicité l’État pour envisager la protection du Cafi en tant que lieu d’histoire. « Ce n’est pas par intérêt architectural, explique Claire Pasut, le maire, mais pour préserver l’histoire. » L’inscription a permis de stopper l’élan de reconstruction de l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), l’obligeant à conserver quatre barres de bâtiments, la Pagode, son monument cultuel ainsi que la Madone et son cadre végétal. Des travaux vont d’ailleurs être entrepris à la rentrée pour continuer cette préservation, « de la vie qu’il y a encore et des traditions que ces gens peuvent maintenir, » ajoute Claire Pasut.